lundi 18 février 2013

Nuage de Cendre :un roman sur l'affaire de Sunnefa Jonsdottir de Dominic Cooper


Aujourd'hui, je continue mes chroniques avec Nuage de cendre, roman faisant partie de la sélection 2013 du Prix Cezam. Je n'avais pas eu encore l'occasion de lire Dominic Cooper dont j'avais cependant entendu parlé avec chaleur pour son  roman Le coeur en hiver ayant d'ailleurs reçu le Somerset Maugham Award.
Le titre complet de ce nouveau roman est Nuage de Cendre :un roman sur l'affaire de Sunnefa Jonsdottir. Il  est traduit de l'écossais et parut en mars 2012 aux éditions Métailié. Certains avaient peut-être lu le roman Rosa Candida D' Audur Ava Olafsdottir qui se déroulait également en Islande. Même s'il s'agit du même pays, ces deux romans sont à des milliers d'années lumières d'un de l'autre.

A propos de Nuage de cendre:
L'histoire se déroule en Islande au 18ème siècle. Elle s'inspire d'une histoire véridique bien connue en Islande comme le précise la préface, il s'agit de l'affaire Sunnefa. A partir de ce matériau de base, l'auteur tisse une intrigue complexe faisant intervenir de multiples personnages ayant chacun un point de vue sur l'affaire.

Les chapitres étant menés de façon antichronologiques ,avec de nombreuses ruptures temporelles qui donnent un peu le sentiment d'être dans un puzzle littéraire.De celui-ci, chaque élément si modeste soit -il est cependant nécessaire pour construire l’ensemble. D’où la difficulté de résumer un pareil roman. On peut juste donner quelques pistes disant qu'il s'agit d'une histoire féroce de vengeance entre deux personnages qui se détestent à mort et qui instrumentalisent Sunnefa. Sunnefa était une jeune fille de 18 ans à la beauté légendaire qui s'était rendue coupable d'inceste et avait eu un enfant de son jeune frère Jon.
 Le couple encourait alors la peine de morte.Si le jugement est confirmé, elle serait enfermée dans un sac et jetée dans la fosse aux noyades, lui serait décapité sur un billot. Dans l' attente de leur jugement, ils sont hébergés dans deux familles distinctes, celles de deux shérifs Petru Thorsteinsson et Hans Wium , sortes de métayers locaux et en outre rouages de la justice danoise puisque l'Islande en était alors la colonie.

Or ces deux shérifs se vouent une haine tenace héritée de leurs pères respectifs déjà eux même shérifs. Jens Wium d'origine danoise était venu s'installer dans la maison d'un shérif précédent avec sa femme et son petit garçon. Caractère autoritaire et brutal, il traite son voisin le shérif autochtone Thorsteinn Sigurdsson avec mépris, détourne les impôts et les revenus du district qui normalement devraient être équitablement partagés entre les deux shérifs. Cette animosité se complique  à la suite de deux disparitions, celle de Solrun la cousine de Pétru qui se volatilise alors qu'elle allait devenir sa femme et Jens Wium que l'on suppose mort bien qu'on ne retrouve jamais son corps. 
Deux hommes sont retrouvés morts à bord d'un bateau que son père aurait également pris. Hans le fils Wium va reprendre le poste du père qui lui laisse une lettre où il accuse son ennemi et shérif voisin Thorsteinn Sigurdsson de vouloir le tuer. Hans qui se souvient d'une jeunesse auprès d'un père brutal qui buvait et maltraitait son entourage va tout d'abord refuser de se lancer dans cette vendetta insensée malgré sa mère qui le harcèle depuis son retour pour qu'il démontre la culpabilité de Thorrstein. Cependant ici point de pardon ni de répit et la haine fera son œuvre inexorablement.

 L’âpreté des personnages est d'ailleurs à l'image des conditions de vie qui leurs sont offertes. La terre tremble, les volcans lancent des nuages de cendres et de gaz acides qui brûlent la peau suffoquent  tout le monde et provoquent des inondations. Des coulées de laves menacent, la glace bloque le pays de telle sorte que sont peu les ports abordables.Différentes épidémies ravagent le pays notamment une épidémie de variole qui décime d'ailleurs 1/3 de la population, affaiblie par la rigueur du climat qui rend la terre la plupart du temps improductive générant de fréquentes famines.

Un roman à la beauté noire, proche et peut-être inspiré de l'esprit des sagas Islandaises où danoises, récits moyenâgeux et guerriers traditionnels où règne une sorte d’esthétique de la désolation.
Pour ceux que cette présentation donnerait envie de tenter l'aventure, je dirais bienvenus en enfer! Il faut parfois s'accrocher car  l'auteur  brouille les pistes et vous laisse dans un nuage de cendre... 



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